Sr Yvonne GRUPPETTA
Je suis en mission en Mauritanie, pays d’Islam, depuis bientôt 14 ans. Je suis heureuse d’y être au service des pauvres en cherchant ainsi à témoigner que l’amour de Dieu est pour tous quelles que soient la culture, la religion, la situation sociale. Je fais partie d’une communauté internationale de quatre sœurs (une sœur Française, deux sœurs Birmanes et moi-même Maltaise) : une sœur infirmière soigne des brûlés à l’hôpital national, une autre s’occupe de jeunes filles de 14 à 25 ans dans un centre de coupe couture, et une autre travaille à la bibliothèque diocésaine et dans un centre de couture accueillant des femmes démunies.
En ce qui concerne ma mission, je travaille dans un projet de Caritas « Appui aux Groupements Féminins » (AGF). Avec une équipe de trois femmes Mauritaniennes, je m’occupe de femmes très démunies qui se trouvent dans deux quartiers pauvres de Nouakchott y compris, les bidonvilles. Elles sont pour la plupart, des femmes divorcées ou veuves en majorité illettrées qui ont la charge de plusieurs enfants. Ici, la polygamie est assez répandue, mais le mari ne peut subvenir aux besoins de tous les enfants – d’où, les difficultés rencontrées par les femmes qui se trouvent abandonnées. Le projet avec elles, c’est de renforcer leurs capacités pour qu’elles puissent gérer une activité génératrice de revenus. Diverses formations simples sont organisées pour les aider à mieux se prendre en main: l’alphabétisation (savoir lire, écrire, compter dans leur propre langue) et des formations techniques en teinture, fabrication de couscous, du savon, etc… Les femmes arrivent à former des coopératives de 5 à 10 membres pour réaliser ensemble une activité. Quand ces groupes sont bien organisés, des micros crédits sont octroyés pour les aider à se lancer. Un suivi accompagnement à travers des visites régulières est assuré jusqu’à leur autonomisation.
Ce sont vraiment des femmes très courageuses et prêtes à aller de l’avant. La solidarité entre elles les soutient. Ce sont elles qui nous ont signalé des jeunes filles qui traînaient trop dans le quartier. Aujourd’hui, 20 filles en difficulté, suivent une formation en coiffure (un métier rentable dans ce pays), ce qui pourra les aider à assurer dignement leur avenir. Nous les suivons jusqu’à leur insertion dans la vie active.
Dans cette présence auprès des femmes et des filles en difficulté, je suis heureuse de contribuer avec d’autres (surtout avec des personnes du pays), à chercher comment améliorer des situations de misère, à ouvrir des portes d’espérance pour une vie plus digne. Ce qui est important c’est d’être tout simplement au service de l’amour des tout petits au nom du Seigneur.