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La vie de Sainet Emilie de Vialar

Emilie est née le 12 septembre 1797, elle était l’aînée et la seule fille d’une famille de quatre enfants. Depuis son jeune âge, cette enfant, intelligente et vive, du Baron de Vialar et de Madame, s’est sentie attirée par les choses de Dieu.

Son enfance fut heureuse. Sa mère fut son premier professeur, puis elle fréquenta une petite école de Gaillac.
Quand elle eut 13 ans, ses parents la conduisirent à Paris, dans un pensionnat. Mais sa maman ne survécut pas à ce pénible voyage et mourut à Paris.

Sainte Emilie de Vialar
Sainte Emilie de Vialar

Son éducation une fois terminée, Emilie rentra à Gaillac. Elle accompagnait souvent son père dans les visites requises par son rang dans la société de Gaillac et des environs. Jeune et belle, elle prenait plaisir à mettre de belles robes et des bijoux. Elle avait beaucoup d’amis et d’amies de son âge et fut bientôt demandée en mariage.

Dans ses écrits, Emilie raconte comment, à cette époque de sa vie, elle réalisa qu’elle avait une autre vocation. Mais elle n’était pas encore sûre de ce que cela entraînerait pour elle. Alors que tout l’intéressait, elle ne trouvait rien qui la satisfasse entièrement. Une « mission » prêchée dans une des paroisses de Gaillac l’aida à décider que toute sa vie appartiendrait à Dieu. Mais ce que cela signifiait en pratique resta obscur pour elle pendant de longues années.

Emilie prenait en même temps conscience des situations de pauvreté et d’injustice qui régnaient dans sa propre ville. Au grand déplaisir de son père, elle commença à distribuer de la nourriture et des vêtements aux pauvres qui se pressaient à sa porte. Plus tard, avec l’aide d’autres jeunes filles de Gaillac, elle put étendre ses services aux malades pauvres en leur apportant, chez eux, de la soupe et autre nourriture, des vêtements chauds, et des médicaments.

Emilie fut aidée dans sa recherche par son directeur spirituel qui l’encouragea à croire en sa vocation. Peu à peu, elle comprit que Dieu l’invitait à fonder une Congrégation religieuse pour honorer le Mystère de l’Incarnation révélé à St Joseph.

A la mort de son grand-père, sa part d’héritage lui permit d’acheter une maison. Elle s’y rendit le soir de Noël 1832 avec trois de ses compagnes. La Congrégation était fondée.

Sainte Emilie de Vialar
canonisation Sainte Emilie de Vialar

Emilie de Vialar et « sa Cause de Canonisation »

En juin 1856 Emilie de Vialar quittait Paris qu’elle voyait pour la dernière fois, ainsi que les membres de sa famille qui y résidaient.

La voyant toujours aussi active, ses Sœurs s’imaginaient qu’elles la garderaient longtemps encore. Cependant, elle ne devait pas voir la fin de cette année. Le 22 août elle fut prise d’une violente douleur, provoquant autour d’elle consternation et anxiété. Le médecin donna son diagnostic: une hernie étranglée, un mal contre lequel on n’avait pas alors les remèdes de la chirurgie moderne. On peut en voir l’origine dans le fait qu’Emilie, pour servir ses pauvres, avait porté un sac de blé trop lourd pour elle. Elle en souffrit, en conséquence, toute sa vie, mais n’en souffla jamais le moindre mot. Les docteurs ne se firent pas d’illusions sur son état, et le 23 août elle recevait les Derniers Sacrements. Ses filles étaient totalement désemparées, tout-à-fait incapables d’envisager le fait qu’elle leur soit enlevée. Le lendemain, 24 août 1856, entourée de ses filles en pleurs, Emilie, dans une paix profonde, s’en alla à la Rencontre du Seigneur qu’elle avait aimé et si fidèlement servi toute sa vie.

La nouvelle se répandit de bouche à oreille, dans tout Marseille : la sainte est morte ! Les Sœurs étaient littéralement désemparées par ce coup imprévu, et pendant quelque temps complètement découragées. La Congrégation avait tellement besoin d’elle ! Mais elles se remirent bientôt de ce choc du début ! Elles allèrent consulter le Curé d’Ars, dont la réputation de sainteté se répandait de plus en plus. Le Curé d’Ars posa sur elles son regard pénétrant et leur dit :

«Non seulement votre Congrégation ne disparaîtra pas, mais elle s’étendra à travers le monde. Un jour votre Fondatrice sera sur les autels.»

Quelle merveilleuse perspective ! En entendant le mot de « Sainte », la pensée de la future canonisation de leur Fondatrice redonna espoir à ces sœurs. La Congrégation se développa de plus en plus, preuve du pouvoir dont Mère Emilie jouissait dans le Ciel !
Avant sa mort, Emilie avait fondé 42 maisons. Depuis son départ pour le Ciel, que de demandes sont montées de la terre vers elle ! Et elle continue de répondre avec la grande générosité qui la caractérisait de son vivant. Des miracles furent attribués à son intercession, de sorte que l‘Eglise inscrivit son nom dans le calendrier liturgique des Saints. Elle fut béatifiée en 1939 et canonisée par Pie XII le 24 juin 1951.

Une nouvelle Sainte était née, pour la gloire de ses filles et de l’Eglise universelle.

Les Sœurs de St Joseph de l’Apparition sont maintenant répandues dans le monde. Comme le voulait leur Fondatrice, elles s’adonnent aux œuvres diverses de la Charité qui se trouvaient éparses dans tous les Ordres alors existants. … écoles, orphelinats et collèges, soin des malades : en hôpital et à domicile, service paroissial, foyers, apostolat dans les prisons, service social, rien n’arrête les Sœurs !

Comme le firent nos pionnières s’embarquant pour l’Algérie dans les premières années de la Congrégation, les Sœurs de St Joseph continuent de se dévouer auprès des Juifs, des Musulmans, des Bouddhistes, … avec un dévouement indéfectible :

«Se dévouer et mourir», est la devise que leur avait laissée leur Fondatrice, et elles firent de leur mieux pour la vivre « en vérité ». Les épidémies, les guerres civiles, les révolutions, n’importe quel imprévu les trouve fidèles à leur poste. De plus, la vie qui est la leur est le témoignage le plus sûr de leur Foi et de leur Charité. Et elles savent qui, après Dieu, est pour elles source de courage et de fidélité !